Éducation, sécurité et air intérieur. Dans mes métiers d’inspecteur résidentiel et de conseiller énergétique de plusieurs milliers de bâtiments des provinces Maritimes dont je salue les propriétaires et mon métier d’enseignant dans plusieurs dizaines de lieux d’instructions dont je salue au passage les anciens étudiants et élèves, il est bon de toujours chercher une raison pour apprendre. J’ai été intrigué par un article paru dans un journal professionnel ASHI Reporter. Un inspecteur résidentiel américain y racontait comment une de ses amies était décédée du cancer à l’hôpital alors qu’il suspectait avoir identifié son meurtrier un jour où il se trouvait chez elle. De fil en aiguille, je me suis intéressé au radon. Pour mieux cerner cette problématique et conseiller mes clients à l’avenir j’ai suivi une formation complète sur le radon. On y apprend comment les gaz sourdent dans les édifices et comment procéder pour tester le niveau de concentration d’une façon qui permette au propriétaire de faire une décision éclairée: soit d’entreprendre ou pas des travaux de réduction de cette concentration de gaz indésirable. Ceux et celles qui comme moi ont entendu parler du radon par hasard peuvent certainement se documenter sur internet comme je l’ai fait, se procurer un kit ou faire appel au service d’un professionnel certifié comme il est conseillé de le faire avant d’investir dans les travaux d’atténuation parfois nécessaires. Les données sur le radon dans l’air intérieur abondent depuis les années 2008. Santé Canada commandite des recherches et l’étude pancanadienne de 2012* montre qu’au Canada, une résidence sur 10 en moyenne présente sur le long terme des doses de radon inquiétantes pour leurs occupants. Au Nouveau Brunswick c’est presque une maison sur 4. Invisible et inodore, des sous-produits radioactifs du radon s’attaquent aux cellules pulmonaires fragiles et c’est la seconde cause connue du cancer du poumon. Une autre étude** anticipait pour 2014 la mort de 600 personnes au Nouveau-Brunswick seulement à cause du cancer du poumon. C’est presque 2 Néo-Brunswickois à chaque parution de l’Acadie Nouvelle, certains fumeurs, d’autres non-fumeurs qui ne font pas les manchettes mais la page des obsèques. Avec de tels chiffres, loin devant le terrorisme et les bavures policières, le cancer du poumon est la cause numéro 1 des décès au Canada. Le nouveau Code national du bâtiment a inclus des changements pour les bâtiments à construire et on fait les travaux nécessaires dans des édifices publics et des écoles existantes pour réduire les concentrations de radon mais à mon avis on n’en fait pas assez pour alerter les propriétaires de maisons existantes où les enfants de ces mêmes écoles et leurs familles passent la plupart de leur temps, sinon éveillés, du moins endormis... j’ose l’espérer. La menace du radon est scientifiquement expliquée et techniquement maitrisée mais pas suffisamment abordée. Voici deux exemples de ce que je veux dire. Pendant la lecture de cet article je me suis rendu sur la page d’accueil de Santé Canada. J’ai compté 3 clics successifs avant de voir apparaitre le mot radon dans un texte, 4 clics pour voir le mot radon dans une liste et un 5ème clic pour des explications et conseils. L’information est bel et bien disponible, m’objectera-t-on, mais mon point est que je savais d’avance ce que je cherchais dans les successions de menus et possibilités de clics lesquels auraient fait longtemps errer un autre usager. CBC News, à une heure de grande écoute, un médecin interviewé par Peter Mansbridge dresse un bilan du cancer au Canada en fin d’année mais n’aborde pas ce sujet or à mon avis, c’était une excellente occasion d’éduquer le grand public. J’en ai retenu l’idée qu’un médecin se sent plus impliqué par l’aspect comportemental de l’humain, laissant le pan environnemental et l’habitat dans les mains de spécialistes de mon acabit. En conclusion, pour une raison qui m’échappe autant que le radon s’échappe du sous-sol, l’information qui peut avoir des conséquences vitales sur vous et moi est disponible à qui sait la chercher mais pas suffisamment visible au grand public compte tenu du risque. C’est mon vœu que nos médias et nos sites de documentation populaires fassent une meilleure place au radon, ce fléau d’origine naturelle présent presque partout en quantité variable. En attendant et pour parer à cette situation, je me propose d’ajouter communication, présentation publique et éducation à ma présente description de tâches. * Cross-Canada Survey of Radon Concentrations in Homes, Final Report Health Canada2012 ** Canadian cancer statistics 2014.
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